Un survol de Mars et de Venus par un équipage sur Orion en 2021 ?

Le 27 février prochain, le Comité des Sciences, de l'Espace et de la Technology de la Chambre des Représentants américaine (une des deux chambres du Congrès américain), tiendra une session spéciale ayant pour thème :

Survol de Mars en 2021 : La première mission spatiale ''eloignée'' (deep space) d'Orion et du SLS ?

Le Congressman Steve Stockman annonce sur sa page Facebook que cette session spéciale parlera d'une mission habitée d'Orion pour un survol Mars et ... de Venus en 2021. En effet, cette année-là, la conjonction peut permettre le survol des deux planètes, avec un petit supplément de 3 mois pour survoler Venus à 800 km de sa surface.     

Le projet a l'air intéressant et une pleine confiance à Orion et au SLS, qui n'ont pas encore volé, est accordée. Mais depuis quelques temps, on a beaucoup d'annonce, hélas suivi de peu d'effet. Patientons ...
Mais si le projet se concrétise, c'est une sacrée bonne nouvelle   

Je lis, ça et là, beaucoup de critiques au sujet de cette proposition, mais avant de dire non, non, non, il faudrait expliquer pourquoi cela ne plaît pas. Car d'après ce que j'ai pu lire, c'est plus une question de volonté politique qu'un problème de faisabilité qui empêcherait ce type de vol.
Même aux USA, des forums comme NasaSpaceFlight (NSF pour les intimes   ) ne tirent pas à boulets rouges contre cette proposition.

Beaucoup de passionnés et de ''commentateurs avisés'' non-américains réagissent souvent avec leur sensibilité, en oubliant un point essentiel : la mentalité américaine. On ne peut bien parler du spatial américain et de son futur que s'y on y englobe cette mentalité à l'équation : culture du héros, ''arrogance'', non envie d'être des seconds couteaux, etc ...

C'est cette même mentalité qui a permis aux américains d'arriver à marcher sur la Lune, à développer la navette spatiale, à monter à bout de bras la Station Spatiale Internationale, etc ... Donc, on pourrait avoir un sursaut qui nous étonnerait nous-même.

Concernant Orion et le SLS, il ne faut pas oublier que ce programme est conçu à partir de technologies déjà éprouvées et qui ont montré leur fiabilité. Donc le programme avance et le premier vol d'Orion (test de retour sur Terre) est prévu pour septembre prochain.

Puis, ce genre de projet, pourrait certainement enthousiasmer et ''toucher'' beaucoup plus le public qu'un vol en LEO, ou même un simple survol de la Lune. ET ce la serait aussi trop bête de rater cette fenêtre d'alignement entre Venus et Mars.

N'hésitez pas à donner votre avis   

C'est vrai qu'il faut en profiter.
Et surtout, cela permettra aussi de  rebooster l'intérêt du public pour le spatial. Certains ''grincheux'' pro-automatisation des vols diront que des sondes survolent Mars et Venus depuis des années et que certaines d'entre elles se sont déjà posées à la surface de ces planètes, mais sans rentrer encore dans la polémique vol habité - vol automatique, rien n'est plus parlant pour le public que fait de savoir qu'il y a des hommes là-haut, qui survolent Mars et Venus.
Lorsque Curiosity (et les autres avant) s'est posé sur Mars, c'est surtout la réaction humaine de l'équipe du JPL qui a été montrée et qui a permis au public de s'identifier, de participer à la mission. J
e le rappelle, pas de missions automatiques sans les hommes ...

Ici, la NASA ne prend pas de risques inconsidérés. Certains diront que la NASA a risqué gros parfois allant jusqu'à être responsable des pertes humaines, mais ce n'est pas aussi simple que cela...
Lorsque la NASA a fait le pari d'envoyer Apollo 8 autour de la Lune, là on peut parler de risques, mais qui étaient calculés (premier vol habité d'une capsule Apollo habitée sur une Saturn V).
Lors des accidents de Challenger et Columbia, ce n'est pas du tout pareil. C'est, hélas, de mauvaises décisions humaines (ou indécisions) qui en sont responsables, et là, ce n'était pas un pari.

Pour Orion, le pari n'est pas aussi risqué que cela. On utilise de la technologie éprouvée. Il y aura, je le rappelle, des vols en LEO avant (ce que beaucoup oublient) qui permettra de valider le concept de vol. De plus, avec une technologie éprouvée et une simulation informatique à des années-lumière des années Apollo ou même navette, on gagne du temps, de l'efficacité et aussi de la sécurité.

Et pourquoi attendre encore, en avançant à petit pas, prudemment ? Il n'est pas imprudent d'avancer plus vite... Nous, les passionnés (et je suppose les professionnels aussi) du spatial, nous rêvons tous d'une exploration plus lointaine. Alors pourquoi rechigner ? Pourquoi ne pas vouloir avancer ?

Un bon coup de pied au c.. au programme spatial le fera avaner, comme les coups de pieds au c .. données par Space X, Orbital, etc ... Le spatial a changé ces dernières années, et c'est une bonne chose. Qu'il continue d'avancer, de bouger, pour le bonheur (et aussi le bien-être    ) de tous   

Cette proposition est tout à fait le genre de proposition qui doit donner l'envie d'avancer. Elle n'est pas loufoque et a été proposée, non pas par des lobbysistes quelconques comme certains ont cru comprendre, mais proposée par des ''pros'' du spatial, comme des anciens de la NASA.

De plus, si la Chambre des Représentants a demandé une audition de ce projet, c'est que quelque part, cela a dû titiller l'intérêt de beaucoup de personnes.

Maintenant, voyons voir si ce projet peut aboutir et surtout si les politiques bougeront, car c'est aussi manifestement une proposition destinée à obtenir une ligne claire sur le futur des vols habités (qui est un peu brumeuse actuellement).

La NASA vient de mettre en ligne ''un projet'' de survol de Venus avec une chouette vidéo (et oui, ce n'est pas seulement qu'un film d'animation ), concernant un survol de Venus en dirigeable grâce à une capsule Orion ... et vous constaterez qu'il y a certaines similitudes avec le premier post de ce sujet qui date du début de l'année

Il s'agit du projet HAVOC (High Altitude Venus Operational Concept) qui propose un survol de la surface de Venus à environ 50 km d'altitude au moyen d'un dirigeable intégrée dans un petit vaisseau, lui-même couplé à une capsule Orion qui emmenerait l'équipage vers Venus.

Cette proposition, sérieuse et émanant du SMAB du centre Langley de la NASA (Space Mission Analyse Branch), retient qu'un tel survol est beaucoup moins compliqué que cela ne parait, car à cette altitude, l'atmosphère de Venus est similare à celle de la Terre, tant au niveau de la densité, la gravité que la pression. De plus, cette mission serait plus facile à mettre en ooeuvre, et plus rapide, qu'une expédition martienne.
Le choix proposé présente une durée de 30 jours en vol dans l'atmosphère de Venus.

Plus d'infos ici :