20 - 21 novembre 2012 / Ministérielle de l'ESA - Résultats

La Ministérielle vient de se terminer.

D'après le site de l'ESA, celle-ci s'est terminée sur une note positive. 10 milliards d'euros ont été alloués afin de stimuler la compétitivité et la croissance en Europe (en autres).

En résumé en attendant le communiqué en français de l'ESA :

- Poursuite des études pour Ariane 6
- Poursuite du développement de Ariane 5ME
Ces deux activités sont financées jusqu'à la prochaine ministérielle de 2014.

L'ESA a reçu l'accord et les fonds nécessaires pour la conception du module de service d'Orion en partenariat avec la NASA (Orion-MPCV = Muti Purpose Crew Vehicule) pour la desserte de l'ISS jusqu'à au moins 2020 (2017-2020).

Une des ''grosses'' surprises de cette Ministérielle est la participation financière active de la Grande-Bretagne à différents secteurs du spatial, et notamment en ce qui concerne le vol habité qui n'était pas, vraiment pas la tasse de thé des anglais jusqu'à présent (et tant mieux pour l'astronaute anglais Tim Peake ). Cela fait quelques temps que l'on voit les anglais s'impliquer un peu plus au sein de l'ESA et aussi des vols habités.

Les 10 milliars sont répartis comme suit :
- 2,6 milliards pour l'Allemagne
- 2,3 milliards pour la France
- 1,2 miliards pour la Grande-Bretagne
- 1,1 milliards pour l'Italie
- 2,9 milliards pour les autres pays contributeurs

Exomars en ''sauvé'' et donc en route et une nouvelle génération de Meteosat aussi.

Dès que le communiqué en français sera disponible, je le mettrai ici

Le communiqué de l'ESA en anglais
http://www.esa.int/esaCP/SEMMRH91M9H_index_0.html

On sait aussi que le Lunar Lander proposé par l'Allemagne n'a pas été retenu : voir le fil ici à ce sujet
https://souvenirsdespace.lebonforum.com/t259-20-21-novembre-2012-ministerielle-de-l-esa-arrivee-de-l-europe-sur-la-lune-en-2018

(Crédit Photo : ESA)

Un premier communiqué de l'ESA en français

Les ministres européens décident d'investir dans le secteur spatial pour soutenir la compétitivité et la croissance en Europe

Issue positive pour la session du Conseil de l'Agence spatiale européenne (ESA) au niveau ministériel, qui vient de se tenir pendant deux jours à Naples (Italie) : les ministres des 20 États membres de cette organisation et du Canada ont décidé d'allouer un budget de 10 milliards d'euros aux activités et programmes spatiaux de l'ESA pour les années à venir.

En dehors des ministres de ces 20 États membres et du Canada, des gouvernements et des organisations étaient également présents en qualité d'observateurs à cette session ministérielle : sept des neuf États membres de l'UE qui ne sont pas encore membres de l'ESA (Chypre, l'Estonie, la Hongrie, la Lettonie, la Lituanie, Malte et la République slovaque), la Commission européenne, l'Organisation européenne pour l'exploitation de satellites météorologiques (EUMETSAT), la Fondation européenne de la science, l'Agence européenne de défense (AED), l'Agence européenne pour la sécurité maritime (AESM), l'Agence du GNSS européen (GSA) et l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Les ministres ont concentré leurs investissements sur les domaines ayant un fort potentiel de croissance ou un impact direct et immédiat sur l'économie, comme les télécommunications et la météorologie. Ils ont approuvé le niveau de ressources de l'ESA pour la période 2013-2017, accepté les propositions soumises dans le domaine de l'observation de la Terre et confirmé l'engagement de l'Europe en ce qui concerne l'exploitation de la Station spatiale internationale (ISS).

Des investissements ont été alloués, d'une part, aux études de définition détaillée du nouveau lanceur Ariane 6 et, d'autre part, à la poursuite du développement de la version adaptée d'Ariane 5 ME, l'objectif étant de faire en sorte que les deux lanceurs présentent le plus d'éléments communs possible. Ces activités sont financées pour deux ans, et une décision sur la poursuite du développement des deux versions d'Ariane sera prise en 2014.

Les ministres ont donné leur feu vert pour que l'Europe fournisse, à titre de contribution en nature à l'exploitation de l'ISS sur la période 2017-2020, le module de service du nouveau véhicule de transport d'équipage polyvalent Orion de la NASA (MPCV). Cette décision est d'une importance stratégique pour l'Europe car elle ouvrira la voie à une coopération entre l'ESA et la NASA sur le futur système de transport spatial habité.

Les ministres des États membres de l'ESA ont approuvé une Déclaration politique intitulée " Pour une Agence spatiale européenne servant au mieux l'Europe ". Ils ont ainsi amorcé un processus visant à définir comment l'ESA peut faire évoluer ses modes de fonctionnement de manière à tirer profit à la fois de sa structure intergouvernementale et de la compétence spatiale de l'Union européenne. Dans ce contexte, ils ont également affirmé leur volonté de veiller à la coordination entre le processus lancé par l'ESA et celui lancé par l'Union européenne, et à la cohérence de l'ensemble. Cette Déclaration politique a également été soutenue par les ministres des 7 États membres de l'UE non membres de l'ESA présents à la session.

Les ministres ont décidé d'organiser la prochaine session ministérielle du Conseil de l'ESA au printemps 2014.
Résolutions adoptées

Les ministres ont adopté quatre Résolutions :

Premièrement, la " Résolution relative au rôle imparti à l'ASE pour soutenir la compétitivité et la croissance en Europe ", qui présente les grandes orientations politiques et programmatiques du Conseil.

Deuxièmement, la " Résolution relative au niveau de ressources des activités obligatoires de l'Agence pour la période 2013-2017 ", qui couvre le Programme scientifique et les activités de base.

Troisièmement, la Résolution portant sur le renouvellement de la contribution des États membres de l'ESA aux dépenses de fonctionnement du Centre spatial guyanais, port spatial de l'Europe en Guyane française.

Quatrièmement, la " Déclaration politique : pour une Agence spatiale européenne servant au mieux l'Europe ".
Cette dernière Résolution est le point de départ d'un processus visant à faire évoluer l'ESA en s'appuyant sur ses compétences et ses acquis tout en mettant pleinement à profit les politiques de l'UE. Grâce à ce processus, l'ESA restera une agence spatiale de recherche et développement performante, au service de l'Europe, de ses États membres et de l'Union européenne.

Ces Résolutions seront publiées sur le site web de l'ESA.

Je me permets de mettre le compte-rendu que j'avais publié sur Space Quotes - Souvenirs d'espace de la conférence de presse donnée par Jean-Jacques Dordain lors de ses voeux à la presse en janvier dernier, et vous pourrez faire le parallèle avec le résultat de la Ministérielle

http://www.spacemen1969.blogspot.fr/2012/01/conference-de-presse-du-directeur.html

Je reprends une partie du communiqué

''Les ministres ont donné leur feu vert pour que l'Europe fournisse, à titre de contribution en nature à l'exploitation de l'ISS sur la période 2017-2020, le module de service du nouveau véhicule de transport d'équipage polyvalent Orion de la NASA (MPCV). Cette décision est d'une importance stratégique pour l'Europe car elle ouvrira la voie à une coopération entre l'ESA et la NASA sur le futur système de transport spatial habité.''

Vu que l'ESA va payer en nature sa contribution à l'ISS, cela sous-entend t-il que grâce au module de service d'Orion, il y aura des places supplémentaires pour nos astronautes européens ? C'est certainement le cas, et c'est une bonne nouvelle pour eux.

De plus, Orion, étant aussi et surtout destiné aux missions au-delà de la basse orbite (la feuille de route US est un Orion pour missions lunaires et astéroïdes et ISS si déficience des privés), il parait inconcevable (mais en piloitique sait-on jamais) que l'Europe ne construise et ne finance une partie d'une système Orion sans obtenir de ''ticket'' pour un astronaute européen.

Espérons que c'est la bonne nouvelle concernant les vols habités pour l'europe, avec pour plus tard, la construction de son propre moyen habité.

Les USA ne peuvent seuls supporter un programme lunaire. Une coopération est donc nécessaire. L'Europe a t-elle enfin pris une bonne direction, contrairement à ce que peuvent penser certains ?

La NASA a annoncé que son Orion allait voler en avance sur le programme : premier vol en 2014 (vol test de retour atmosphérique), puis premier survol lunaire en 2017. Et cela n'est vraiment pas si loin que ça.

Orion a une forte sympathie du public américain, des politiques US et les travaux avancent quand même à grand pas.

Donc, j'en reviens à ma réflexion : Un européen sur Orion, me parait non plus optimiste mais de plus en plus réaliste.

En tout cas, il y en a déjà un avec

En attendant peut-être d'ouvrir un fil Orion-MPCV dans le fil actualité, on en sait un petit peu plus sur cet accord ESA-NASA concernant la propulsion et l'énergie du module de service de la capsule Orion.

Dans un premier temps, on peut dire que la Grande-Bretagne a quand même surpris en appuyant ce projet et en augmentant considérablement les fonds pour l'ESA, quand on connait sa parcimonie, même sa marche à reculons pour financer l'ISS et le spatial habité en général. La sélection de Timothy Peake comme astronaute de l'ESA en 2009 avait surpris mais Jean-Jacques Dordain, le directeur de l'ESA, voulait stimuler les anglais dans le financement. Cela (même s'il y a d'autres facteurs) a réussi .

Cet accord prévoit donc que l'Europe participera à de futures missions spatiales habitées au-delà de l'orbite basse (le fameux From beyond ). Pour l'instant, c'est par l'intermédiaire du module de propulsion de l'Orion-MPCV en paiement des frais de fonctionnement de l'ISS 2017-2020, mais c'est aussi, quasi assurêment, la ''promesse d'un ticket'' pour les prochains vols habités d'Orion, qui je le rappelle, seront prioritairement vers la Lune et vers un astéroïde à partir de 2020-2021, donc demain . D'ailleurs, c'est ce qu'à annoncé Jean-Jacques Dordain : ''Cela contribuera grandement à la participation d'un astronaute européen à une future mission lunaire ou vers un astéroïde''.

Un premier budget de 320 millions d'euros (dont 20 millions rien que de la Grande-Bretagne) va servir pour les deux prochaines années pour le développement de ce module de service qui comprend le système de propulsion, les réservoirs de carburant, les panneaux solaires pour le système électrique.

La participation de l'ESA à la Station Spatiale Internationale est donc acquise jusqu'en 2020 au moins en attendant la mise en service opérationnelle d'Orion.

La NASA prévoit un premier vol pour septembre 2014 au sommet d'une Delta IV-H afin de tester un retour atmosphérique, puis si tout va bien dans les tests suivants, le premier Orion (inhabité) pourrait effectuer une mission lunaire avec mise en orbite pour 2017.
Jean-Jacques Dordain déclare : ''Nous ferons partis du premier vol vers la Lune avec le module de service''.

L'ESA paye déjà sa contribution à la Station Spatiale Internationale en fournissant le ravitailleur ATV. Et c'est justement à partir de la technologie développée pour l'ATV, et qui a fait ses preuves, que le module de service d'Orion-MPCV doit être conçu (la NASA devrait fournir un moteur de manoeuvre en plus).

A partir de 2017, il faudra une rallonge de 260 millions d'euros qui devrait être entérinée sous peu par les ministres européens et qui sera voté lors de la prochaine ministérielle de 2014.

L'accord effectif entre l'ESA et la NASA sera signé dans quelques semaines.

Un sujet ouvert ici : https://souvenirsdespace.lebonforum.com/t330-collaboration-vols-habites-nasa-esa-conference-le-16-janvier-2012#882