Ce mardi 16 septembre 2014, Charles Bolden a annoncé les ''vainqueurs'' de la compétition lancée en 2010 dans le cadre Crew Commercial Program qui consistait à sélectionner une compagnie privée pour la desserte de l'ISS après l'arrêt des vols de navettes (en 2011).
(de g à d : Porte-parole NASA, Charles Bolden, Robert Cabana, Kathy Luerders - NASA's Commercial Crew Porgram Manager et Mike Fincke)
Plusieurs compagnies étaient sur les rangs (8 au début) et 3 avaient été sélectionnées pour les étapes finales :
- Boeing et sa capsule CST-100
- Space X et sa capsule Dragon
- Sierra Nevada Corporation et sa mini-navette Dreamchaser
La NASA a donc tranché et il y aura deux compagnies qui pourront desservir l'ISS : Boeing et SpaceX.
Charles Bolden a déclaré :
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Cela n'a pas été un choix facile, mais c'est le meilleur choix pour la NASA et la nation''.
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Aujourd'hui, avec la sélection de Boeing et de Sace X pour être les premières compagnies américaines à envoyer des astronautes vers l'ISS, la NASA a franchi une étape supplémentaire dans l'exploration spatiale habitée. Laisser la gestion à l'accès en orbite basse à des compagnies privées (qui répondent aux critères d'exigences de la NASA) permettra à la NASA de se focaliser sur une mission encore plus importante, à savoir l'envoi d'hommes sur Mars''.
Un contrat de 6,8 milliards de $ a été passé entre les deux compagnies :
- 4,2 milliards pour Boeing et sa CST-100
- 2,6 milliars pour SpaceX et sa Dragon
Ce contrat est passé dans le cadre du Commercial Crew Transportation Capability (CCtCap) qui demande certaines exigences.
Les deux capsules doivent, bien sûr, être réutilisables, doivent transporter au moins 4 astronautes plus le frêt afférant à la mission, et servir de chaloupes de sauvetage en pouvant rester au moins 6 mois en orbite accrochées à l'ISS.
Les vols d'essais, au moins deux inhabités et un habité, devront avoir lieu d'ici fin 2016, pour un premier envoi d'un équipage sur l'ISS courant 2017. Le contrat portent sur 6 vols.
La répartition des vols permettra une desserte de l'ISS et donc d'envoi d'astronautes américains jusqu'à au moins 2022-24.
Les deux capsules partiront de Cape Canaveral :
- CST-100 depuis le Complex 41 situé à Cape Canaveral Air Force Station. Le lanceur sera une Atlas V d'United Launch Alliance (ULA).
- Dragon depuis le Pad 39A au Kennedy Space Center. Le lanceur sera la Falcon 9 développée également par SpaceX.
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Nous sommes honorés d'avoir été sélectionnés pour continuer à participer à l'aventure spatiale américaine à laquelle nous collaborons depuis les débuts'' a déclaré John Elbon, vice-président de Boeing et son responsable du programme exploration spatiale.
Elon Musk, a, lui déclaré : ''
SpaceX est profondément honoré de la confiance que la NASA a placée en nous.'' Il a continué en ajoutant : ''
Nous nous félicitons de cette décision (...) C'est une étape très importante vers le voyage de l'homme dans les étoiles et verra l'humanité se transformer en une espèce interplanétaire'' (n'oublions pas que Musk veut aller sur Mars).
Cela était à peu près gagné d'avance pour cette sélection. La NASA a voulu s'établir sur des bases solides et acquises - la capule - et en sélectionnant deux partenaires (car à ce niveau-là, ils seront bien obligé de collaborer et non de se concurrencer), la NASA deouble ainsi ''sa sécurité'' des vols vers l'ISS. Deux vaisseaux valent mieux qu'un.
Pour Space X, il pourrait y avoir quand même une pression supplémentaire malgré l'optimisme affiché de Musk, car contrairement à Boeing, et bine Space X n'a pas tout à fait terminé les phases de certification. De plus, il y aura un lancement dans 3 jours d'une capsule vers l'ISS, et il ne s'agit pas de se rater ce jour-là.
On pourra se poser la question de la répartition de l'argent pour le même contrat. Boeing reçoit presque deux fois que SpaceX. Il faut se souvenir que pour les CCiCap, Boeing avait eu moins d'argent, mais il faudra attendre le détail et le pourquoi de la répartition financière avant de dire que Boeing a encore profité du système pour ''s'engraisser''. Certains pourront aussi parler d'un bon ''lobbying''.
On peut aussi se demander si les coûts de Boeing sont bien deux plus élevés que ceux de SpaceX ? etc... Attendons plus de détails.
De plus, pour des raisons géopolitiques, on envisage de remplacer les moteurs russes qui devaient être utilisés pour l'Atlas V / CST-100. ULA vient de lancer une coopération (un peu en urgence) avec Blue Origin pour le développement d'un réacteur de remplacement (Blue Origin faisait partie des 8 candidats d'origine).
C'est dommage pour le Dreamchaser qui était un concept novateur, peut-être un peu trop. Mais sentant la décision venir, SNC a entrepris dernièrement pas mal de contacts de partenariat (notamment avec l'ESA), et il n'est pas impossible que SNC continue malgré tout le développement de son engin. Pour d'autres opérateurs que la NASA.
SNC a déclaré ''
qu'ils étaient bien sûr déçus de ne pas avoir été sélectionnés, mais ils sont très fiers d'avoir participé à ce projet et d'avoir été un des acteurs qui permettra le retour du vol habité américain''.