http://spacemen1969.blogspot.fr/2013/05/15-au-16-mai-1963-mission-faith-7-et.html
Le 15 mai 1963, à 14h04 heure de Paris, décollait la dernière mission du programme Mercury.
Une fusée Mercury-Atlas LV-3B (MA-9) avec en son sommet la capsule Faith 7 décollait du pas de tir LC-14.
L’astronaute Leroy Gordon Cooper partait pour l’espace.
Le programme Mercury allait prendre fin. C’était il y a 50 ans !
Gordon Copper est officiellement désigné pour cette mission en novembre 1962 avec Alan Shepard en doublure.
Après le vol de Schirra (Sigma 7) en octobre 1962, beaucoup à la NASA aurait voulu sauter l’étape d’un autre vol Mercury. Il faut dire que le vol de Schirra a été proche de la perfection.
Mais une chose n’avait pas encore été réalisée avec le programme Mercury. Une étape de vol que les russes avaient franchi dès le vol de Titov … A savoir, un vol d’au moins une journée entière (24 heures).
Maintenant que la NASA savait que la capsule Mercury était au point, elle décida que le vol de Cooper serait le dernier. Mais il fallait quand même réussir ce vol de longue durée.
McDonnell, constructeur des capsules Mercury, procéda donc à la demande de la NASA, à plusieurs modifications de celles-ci (il en restait 4 opérationnelles – les capsules 12, 15, 17 et 20). Le périscope était retiré et des réservoirs d’oxygène ainsi que des batteries supplémentaires furent ajoutés.
Gordon Cooper utilisera la capsule n°20. La capsule sera appelée Faith 7 (ou aussi MA-9).
Le roll-out de la capsule Faith 7 et de la fusée Atlas aura lieu le 22 avril 1963.
Dans la matinée du 14 mai 1963, une première tentative de lancement à lieu. Lorsqu’il monte dans la capsule, Gordon Cooper trouve un délicat petit cadeau laissé pour lui par Alan Shepard : un pistolet collecteur d’urine.
En effet, lors du premier vol d’un américain dans l’espace, Alan Shepard en l’occurrence, celui-ci se trouva pris d’une envie pressante d’uriner alors qu’il était depuis des heures enfermé dans sa capsule Freedom 7. Le vol de Shepard ne devant durer que 15 minutes, il n’avait pas été jugé nécessaire de ‘’penser’’ à l’envie pipi de celui-ci… Mais l’attente perdurant, il se trouva obligé d’uriner dans sa combinaison au grand dam des ingénieurs.
Sachant que Cooper avait une nouvelle combinaison avec un collecteur d’urine intégré, il a voulu lui laissé un petit souvenir sous la forme d’une plaisanterie. Il avait même une note :
Remove before flight. Cela fit bien rire Cooper, mais le cadeau n’alla jamais dans l’espace.
Suites à plusieurs problèmes techniques (notamment avec la station de tracking des Bermudes), le vol fut annulé et repoussé au lendemain.
C’est donc à 14h04, heure de Paris, que décolle Gordon Cooper.
Pour cette mission, il faudra pas moins de 28 navires, 171 avions et hélicoptères et près de 18 000 hommes mobilisés aux quatre coins du monde. En effet, le vol de Cooper durant 24 heures minimum, il survolerai la quasi-totalité de la surface de la Terre.
Faith 7 se retrouve en orbite environ 5 minutes après son lancement à une vitesse de 28 000 km/h. Dès la première orbite, les calculs montrent que tout est bon et que la mission peut avoir au minimum 20 orbites. Le GO est donc donné par Gus Grissom, le capCom, à Cooper pour commencer avec 7 orbites.
A la troisième orbite, Cooper peut commencer à effectuer les expériences qu’il doit réaliser. Un programme de 11 expériences est à suivre.
Il exécute la première qui consiste à éjecter une sphère de 15 cm environ du nez de la capsule. Sur la sphère, des clignotants au xénon vont fonctionner et Cooper doit pouvoir les repérer lors des orbites suivantes. Chose qui ne sera pas facile, mais il repérera quand-même la sphère à plusieurs reprises jusqu’à sa sixième orbite (l’appelant affectueusement ‘’petite coquine’’).
A la sixième orbite également, il déclenche le gonflement d’un petit ballon orange accroché à l’avant de sa capsule. Malgré plusieurs essais par la suite, il ne pu jamais l’éjecter de la capsule.
A la septième orbite, il a l’autorisation de continuer de voler puis à la dixième, il obtient le GO pour au moins sept orbites supplémentaires.
Cooper et Faith 7 effectuaient un tour de la Terre toutes les 88 min 45 secondes sur une inclinaison de 32,55°.
Cooper dormi par intermittence pendant sa période de repos (9ème à 13ème orbite) et en profita également pour prendre des photos de la Terre.
Lors de sa quatorzième et quinzième orbite, il y a eu quelques difficultés pour Cooper dans son système d’oxygène ainsi qu’une consommation plus rapide que prévue de son peroxyde d’azote servant au maintien en vol de sa capsule (il en était à 61% au lieu des 95% prévu).
Lors de sa seizième orbite, Cooper prend en photo la lumière zodiacale et des effets de luminescence de la Terre.
A la dix-septième orbite, un essai de liaison d’images par télévision est effectué. L’image est très moyenne mais on y distingue quand même Cooper.
Lors des deux orbites suivantes, Cooper chantera et fera de nombreuses photos (Lune et Terre).
Puis commencent les ennuis…
Un indicateur de g s’allume signifiant que la capsule retombe vers la Terre et qu’elle a perdu de l’altitude. Cette indication sera erronée. Mais ensuite Cooper n’a plus d’indications sur l’attitude de sa capsule.
Un court-circuit en orbite vingt et un, laisse le système automatique de stabilité et de contrôle sans électricité. Le taux de CO2 augmente dans sa combinaison et dans la cabine, et suite à la panne électrique, beaucoup d’opérations sont à faire manuellement.
C’est ainsi que Cooper, aidé de John Glenn qui se trouve près de Kyushu au Japon l’aide à préparer manuellement la mise en route des rétrofusées.
A la fin de cette dernière orbite, Cooper met en route manuellement les rétrofusées et garde un alignement de 34° pour le retour sur Terre.
Il amerrit 15 minutes plus tard à moins de 6 km du porte-avions USS Kearsarge. C’est l’amerrissage le plus précis du programme Mercury.
34 heures 19 minutes et 49 secondes après le décollage, Gordon Cooper revenait sur Terre (enfin la mer). Il aura effectué 878 971 km.
Ainsi prenait fin le programme Mercury (même s’il fût un temps envisagé une mission de 3 jours avec 48 orbites qu’aurait effectué Alan Shepard).
Ainsi prenait fin donc, le programme Mercury. Le programme Gemini allait pouvoir commencer.