Ce mercredi 7 février, nous célébrions le 10ème anniversaire du lancement du laboratoire Columbus de l’ESA (Agence Spatiale Européenne) à destination de la Station Spatiale Internationale par l’intermédiaire de la navette spatiale Atlantis lors de la mission STS-122.
Pour cette cérémonie, l’ESA avait organisé un événement à l’ESTEC de Noordwijk aux Pays-Bas.
Tout était prêt pour me rendre là-bas, mais c’était sans compter (un peu) la neige et (beaucoup) la SNCF et son incompétence qui devient notoire. Voici un petit résumé de ma non venue à l’ESTEC – j’étais accompagné d’un ami pour ce voyage, qui a subi la même galère que moi.
Replongez vous sur Twitter avec
@spacemen1969 et
@newerastro En effet, dès le week-end dernier, les prévisions annonçaient des chutes de neige en région parisienne… mais comme d’habitude, ce fut un gigantesque chaos… Pensez donc ! De la neige en hiver… quel événement extraordinaire… Tellement extraordinaire que c’est la paralysie à chaque fois !!!
Mais j’aurai dû m’en douter… Dès mardi, cela commençait à coincer, et, lorsque j’ai vu qu’un de mes amis voulant rentrer le soir même vers 22h00 de la Gare d’Austerlitz pour Saint Michel-sur-Orge par le RER C était arrivé chez lui à… près de 03h00 du matin, je n’aurai pas dû être confiant, et faire confiance à la RATP/SNCF/STIF…
On annonçait de fortes chutes de neige dans la nuit de mardi à mercredi, et on n’a pas été déçus, mais on avait été prévenu à l’avance. Mais pas les transports publics apparemment !
Je me lève ce mercredi à 4h15 pour anticiper la neige et d’éventuels retards, mon Thalys pour Amsterdam partant à 07h16 de la Gare du Nord. Comme je viens de Brétigny-sur-Orge, et bien il faut un peu de temps pour y arriver (environ 40-45 minutes en temps normal).
Effectivement, il a beaucoup neigé et les routes sont blanches. Je vérifie l’application Transilien qui signale qu’il y a des conditions météorologiques difficiles mais qui annonce malgré tout un RER en partance pour Paris à 05h25.
Je pars donc et arrive à 05h00 à la Gare qui est ouverte mais sans aucun personnel à l’intérieur. Guichet fermé et personne à proximité. Le hall est plein, beaucoup de gens ont fait comme moi en arrivant à l’avance et en se fiant à l’application SNCF. Mais… sur le panneau d’affichage, le premier train pour Paris est annoncé à 05h42… Près de trois quart d’heure à attendre dans le froid et le vent, car le hall n’est pas chauffé, et sur les quais, rien n’est déneigé, il y a plusieurs centimètres d’épaisseur…
Je prends mon mal en patience. J’attends, j’attends, puis vers 05h25, sans aucune annonce sonore, le train de 05h42 passe à 05h57 ! Je monte sur le quai pour vérifier l’afficheur de celui-ci, et là, le premier train est annoncé à 06h10 ! Je redescends, et là, une autre indication : 06h25 ! Le panneau d’affichage du hall n’est pas raccord d’accord avec celui du quai… Et bien sûr personne de la SNCF de présent (l’excuse entendue plus tard de dire que personne ne pouvait se rendre à la gare à cause de la neige me fait rire, car à chaque fois qu’il y a un problème, il n’y a le plus souvent personne en gare – et il a bien fallu l’ouvrir la gare quand même).
Bon… Le temps passe et à 05h50, toujours aucune nouvelle. Je monte sur le quai, et là, un très long train de marchandises passe à très grande vitesse (sans exagérer, il devait être à plus de 100 km/h). Aucun avertissement de son passage, et toutes les personnes sur le quai se sont ramassés des monceaux de neige soulevés par son passage.
Puis, vers 06h00, un message haut-parleur nous annonce qu’il devrait y avoir un train pour Paris à 06h09… Chouette, je me dis, j’aurai peut-être le temps quand même d’avoir mon Thalys.
Il arrive finalement vers 06h20 et le chemin vers Paris se passe assez bien, sauf pour les malchanceux qui ont été obligés de voyager debout.
J’arrive à BFM (Bibliothèque François Mitterrand) à 0645. Le timing est juste mais jouable si je prends la Ligne 14 jusqu’à Gare de Lyon puis le RER D pour Gare du Nord. Un autre ami qui se trouve lui déjà à Gare du Nord me signale que le train n’est pas encore annoncé, ce qui me conforte dans le choix de ce trajet.
La chance semble me sourire puisque j’arrive à 07h10 Gare du Nord, tout confiant et plein d’espoir : j’aurai mon Thalys quand même !
Hélas, hélas… le train n’est pas annoncé. Et d’ailleurs de nombreux trains qui devaient partir avant 07h16 pour de multiples destinations sont retardés. De pauvres gilets rouges passent devant une foule de voyageurs qui attendent des informations mais tout ce qu’ils peuvent faire, c’est de crier à la cantonade que les trains sont en retard. Seules les personnes se trouvant à é-3 mètres peuvent les entendre.Personne à la SNCF n’a eu l’idée géniale de leur passer un haut-parleur.
Les seules annonces sonores entendues par haut-parleur sont celles indiquant ‘’
de faire attention aux quais glissants à cause des mauvaises conditions météorologiques’’. Et le plus drôles, ou tristes, c’est selon l’humeur de chacun, c’est que ces annonces commençaient avec ‘’
A 06h55…’’ même lorsqu’il était 8 heures.
Et le plus incroyable a été l’annonce sonore nous prévenant que ‘’suite à une panne électrique, tous les guichets étaient fermés’’. Un moyen très efficace pour la SNCF de se mettre hors la colère des passagers, puisque nous ne pouvions nous plaindre !
L’attente Gare du Nord a été très pénible, entre les courants d’air glacés, et le sol humide. La plus importante gare d’Europe n’a même pas un seul braséro pour réchauffer son hall, alors qu’elle vient d’être entièrement rénovée.
Bref, l’attente se prolonge et vers 08h00, nous apprenons tant bien que mal que notre Thalys va partir de la voie 7 (ou 8, ou 9, je ne sais plus) et que l’on peut s’y rendre. La cérémonie devant commencer que vers 13h30, il est encore largement jouable de s’y rendre.
Les passagers du Thalys de 07h16 desservant Bruxelles puis Anvers puis Amsterdam se dirigent vers le quai indiqué. Sur le quai d’à côté, un autre Thalys est prévu pour prendre les passagers du 08h16 qui fait le même trajet.
Comme les premières voitures de la première rame du Thalys de notre quai indiquent Bruxelles, en toute logique, je continue vers l’avant du train, comme plein d’autres passagers, pour trouver les voitures qui vont à Amsterdam. Les quais n’étant absolument pas dégagés, c’est un véritable parcours de glissades et de presque chutes pour remonter le quai. Arrivé en tête de la première rame, stupeur… je m’aperçois, sans trop y croire, qu’il n’y a pas de deuxième rame… Nous nous retrouvons au milieu d’un quai enneigé où il n’y a que la moitié du train !
On nous indique qu’il faut attendre parce que la deuxième rame arrive… quand ? On ne sait pas, mais elle arrive.
Puis, sur le quai d’à côté, on apprend que la rame Thalys, celle de 08h16, va partir. Avant la nôtre, celle de 07h16 ! Mais quel est ce génie de la SNCF qui a décidé ce choix absolument logique ? faire partir le train d’après avant celui d’avant ?
Une chef de cabine essaye de calmer la centaine de passagers qui attendent la rame supplémentaire. Il est vrai que c’est difficile d’expliquer cette décision ! Pis, ou pire, elle reçoit pour consigne de dire aux passagers du 07h16 que s’ils veulent monter dans son Thalys, ils le peuvent mais devront voyager sans garantie de place, c'est-à-dire debout ! Hors de question pour moi de rester debout pour les 4 heures de voyage prévues. Il y a eu quelques volontaires, mais au vu du départ du train, beaucoup ont dû être debout. Et en plus, ce Thalys n’est parti que vers 09h15.
Entre temps, notre rame manquante est venue s’accrocher au Thalys et le train est opérationnel… enfin, on le pensait.
Vers 09h15, l’autre Thalys, celui de 08h16, partait. Et on nous annonçait un départ imminent. Le choix de partir ou de ne pas partir commençait à se faire dans ma tête, car là, si j’étais encore dans les temps, et bien, je ne le serais plus si le départ se faisait trop tardif. Deux de mes amis qui venaient aussi couvrir l’événement ont jetés l’éponge vers 09h30 et sont rentrés (un des deux a eu en plus la joie de découvrir lors de son retour que le personnel du RER E venait de se mettre en grève).
Et là, le conducteur du train nous annonce que nous sommes immobilisés pour cause d’alerte de signal et qu’aucun train ne peut rouler. Puis après, il nous annonce que le problème est réglé mais que cette fois, ce sont des personnes sur les voies à la sortie de la Gare du Nord qui nous empêchent de partir !
Je m’étais donné 10h00/10h15 maximum en acceptant que j’arriverai sur place avec une heure de retard. L’heure approchait… 10h00… 10h05… 10h10… Je me dis que c’est trop tard, et j’étais presque à m’apprêter à descendre lorsque le signal sonore de fermetures de portes se fait attendre. Nous allions enfin rouler ! Mal m’en a pris de ne pas être descendu avant !
Nous avons mis un peu plus d’une heure pour faire Gare du Nord à Goussainville, juste avant Roissy, pour ceux qui connaissent le secteur. En temps normal, il faut une quinzaine de minutes maximum. Nous avons roulé à la vitesse d’un escargot, et nous nous sommes arrêtés à plusieurs reprises. Le conducteur nous a averti qu’il y avait encore plusieurs personnes sur les voies, ce qui justifiait les arrêts en pleine voie – mais chose étrange, il n’y avait que notre Thalys qui était arrêté, tous les RER, trains de banlieue et trains régionaux roulaient sans difficulté, aucune… A se demander si la SNCF ne veut pas cacher, par cette excuse qui semble peu probable, des problèmes sur ses Thalys (les voies non déneigées ne doivent pas recevoir les signaux des capteurs de ces trains). Enfin bref, on n’a vu personne sur les voies et encore moins la police qui était sensée intervenir.
Nouvelle annonce surprise du conducteur qui nous prévient que la voiture bar est fermée car n’a pas été approvisionnée. Il y aura juste de l’eau disponible dans celle-ci, et qu’elle sera gratuite. Pour ceux qui espéraient un café ou chocolat chaud pour se réconforter, c’est raté !
Bref, tout ça pour dire que faire vingt kilomètres en un peu plus d’une heure en Thalys est un record dont je me serai volontiers passé. Et là, j’avais compris, vu tout le retard accumulé que cela ne valait plus la peine d’aller à Amsterdam pour aller à l’ESTEC. Il fallait faire demi-tour. Et le seul demi-tour possible était descendre à Bruxelles, où notre Thalys est arrivé vers 13h00… soit trois heures après son départ, et donc six heures après son supposé départ. Et moi qui étais debout depuis 04h15, et dehors depuis 05h00, la fatigue commençait à se faire sentir. Mais le pire, le plus incroyable, est qu’à l’arrivée à Bruxelles, on nous annonce que le train fera terminus à Rotterdam et qu’il n’y aura aucun arrêt à Amsterdam et à son aéroport. Là, j’ai vu devenir rouge de colère. Ils étaient dans un train qui avait changé sa destination d’arrivée en cours de trajet !!! On marche vraiment sur la tête – c’était du n’importe quoi !
Mais faire demi-tour n’est pas si simple, car la SNCF ne va pas vous offrir le billet. C’est à vous d’en acheter un (qui sera certes remboursé, mais il faut l’avancer quand même). J’opte donc pour le Thalys Bruxelles-Paris de 16h37 (sensé arrivé vers 18h00).
Il fait super beau à Bruxelles, pas de neige, mais qu’est-ce qu’il fait froid ! Un stop déjeuner s’impose quand même, et ce sera pour une traditionnelle moules-frites dans une brasserie proche de la gare bruxelloise (merci au camarade, il se reconnaîtra, qui depuis Paris nous a soutenu en mangeant chez Léon de Bruxelles).
Comme il restait un peu de temps, un salut à un vieil ami, le Manneken Pis lui-même, s’imposait, avec une petite visite à la Grand Place et achat de chocolat. Puis retour vers la gare pour espérer retourner à Paris.
Le train annoncé sur la voie 4B est changé au dernier moment par une petite et très silencieuse annonce sonore. Heureusement que je l’ai entendue, sinon, il y avait une possibilité de ne pas prendre le bon train. Bon, le train arrive avec presqu’une demi-heure de retard, mais il est là quand même. Il nous aura fallu quand même presque trois heures pour parcouvrir une distance qui normalement se fait en 01h20 !
Bon là, après, restait quand même le RER pour revenir à la maison. Après quelques soucis, il a fallu prendre deux RER car depuis Austerlitz, tous les RER C direction Dourdan ne partaient que de Juvisy au lieu de partir de Paris… Bref, la journée s’est, ENFIN, terminée vers 21h30 en regagnant mes pénates.
C’est bien la première fois qu’un ensemble de galères se cumulant de la sorte m’arrive… J'ai dû croiser la route d'un gros ''chat noir''
.